34 ans après les premiers sondages archéologiques, la stabilisation et l’aménagement des abords des vestiges de la chapelle Saint-Symphorien du château sont enfin
achevés.
A cette occasion, la Ville de Domfront-en-Poiraie et l’ARCD présenteront
bientôt et officiellement
le résultat de ce long processus de mise en valeur.
Au programme
– 10 h 30 :
manifestation officielle :
présentation aux autorités, aux membres de l’ARCD et aux invités particuliers, par Monsieur Bernard Soul.
– 12 h 30 :
repas amical pour les membres de l’ARCD et ses invités.
– à partir de 15 h :
visites guidées sur le site : chapelle Saint-Symphorien et autres travaux en cours et prévus.
A découvrir également : des éléments sculptés retrouvés sur le site, un diaporama, la revue
Le Domfrontais médiéval.
La chapelle Saint-Symphorien, un bijou de l’art roman
Construite vers 1100-1120, la chapelle Saint-Symphorien, prieuré de l’abbaye de Lonlay, était un édifice
monumental de 48 m de long avec
des caractéristiques architecturales particulières :
– le chœur et le bras nord du transept ont été intégrés dans le mur d’enceinte. L’édifice est donc un exemple unique d’
église romane normande fortifiée.
– un
portail s’ouvre dans le mur sud de la nef, encadré par des
contreforts-colonnes également uniques dans l’architecture romane normande.
– les travaux de terrassement ont permis de retrouver des
éléments sculptés, chapiteaux, bases de colonnes, voussoirs des portails, qui ont permis par leur style de dater l’édifice.
Les travaux en 6 grandes étapes
– 1982-1985 :
sondages archéologiques dans la nef dans le cadre d’une activité périscolaire : mise en évidence d’une construction beaucoup plus grande que prévu.
– 1985 :
vidage mécanique du comblement dans la nef
– 1986-1990 : chantiers de bénévoles d’été :
restitution de parements et de contreforts ; taille de pierre, maçonnerie
– 1989-1992 :
fouilles archéologiques menées par le SRA sur le transept et le chœur.
– 1990 et 1994 :
campagnes de restauration effectuées par les entreprises agréées (mur nord de la nef, arases du chœur). Ces travaux s’arrêtent sans que la pile sud-ouest de la croisée et les murs y attenant soient traités.
– 2016 : après de longues démarches de l’ARCD, achèvement des travaux sur les parties ci-dessus,
talutage des abords et engazonnement.
Le château de Domfront, toute une histoire
Il ne reste que des vestiges de cette importante
forteresse érigée sur un éperon rocheux, aux frontières sud de la Normandie.
Un premier château, sans doute essentiellement
en bois, a été construit peu après l’an 1000 quand la famille de Bellême s’est implantée dans la région.
Les vestiges les plus imposants remontent à
Henri Ier Beauclerc, troisième fils de Guillaume le Conquérant, qui fut seigneur de Domfront à partir de 1092, puis roi d’Angleterre (1100) et duc de Normandie (1106) : les vestiges de l’énorme donjon et de la chapelle Saint-Symphorien datent de cette époque (début du XII
e siècle).
Possession personnelle du duc-roi, puis des Plantagenêt (Henri II et Aliénor d’Aquitaine, Richard Cœur-de-Lion, Jean-sans-Terre), le château de Domfront fut
capétien après la prise de la Normandie par Philippe-Auguste (1204), alternativement tenu
par les rois de France ou donné en apanage à une branche de leur famille (comtes d’Artois, ducs d’Alençon).
Au XIII
e siècle, sa face orientale a été renforcée par la construction d’une splendide
courtine à gaine, puis les défenses ont été adaptées à l’artillerie au XV
e. La place a subi
plusieurs sièges et deux phases d’
occupation anglaise pendant la guerre de Cent-ans. Pendant les guerres de religion, le chef protestant Gabriel de Montgomery y fut capturé en 1574 suite à un siège mémorable.
Devenue inutile, la forteresse a été
démantelée en 1610 sur ordre de Sully. L’intérieur de l’enceinte fut occupé par des
jardins potagers. La mise en valeur des vestiges a commencé au milieu du XIX
e siècle, par la création d’un
jardin public autour du donjon et le
dégagement progressif des remparts orientaux.
Merci à l’Association pour la Restauration du Château de Domfront
Créée en
1984, dans le prolongement d’une activité périscolaire entamée dès 1982, elle inscrit son action dans le prolongement des
travaux de mise en valeur du site entamés depuis les années 1860. Elle est membre associé de la fédération REMPART.
L’ARCD a obtenu
le classement Monument Historique des vestiges de l’enceinte en 1986, organisé des chantiers internationaux de jeunes bénévoles entre 1985 et 2003. Les murs de la nef de la chapelle castrale Saint-Symphorien ont été dégagés et restaurés (1984-1990), puis ceux de la courtine à gaine (1991-2003).
Elle poursuit actuellement son action par des interventions ponctuelles sur le site et
apporte son expertise pour tous les projets d’aménagement du site et de mise en valeur de ses vestiges.
L’ARCD effectue en outre des
recherches historiques poussées et en publie les résultats dans sa revue,
Le Domfrontais médiéval (23 numéros parus, le 24
e en préparation). Elle a aussi mis en ligne un site internet.
Pratique
Samedi 20 mai 2017, sur le site du château.