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Pierre-Paul Rheinart (1840-1902) : un grand officier colonial

Ce dernier personnage est celui sur lequel nous possédons le moins de renseignements malgré les dons importants qu’il a fait à la ville de Domfront, notamment un trône annamite, un bouddha et un crâne d’éléphant.

Né à Charleville le 1er novembre 1840, ce lieutenant-colonel d’infanterie de marine habitait la Hamardière, à Domfront, à la fin du XIXe siècle.

En mission d’exploration au Laos

 

Après être sorti de l’école militaire de Saint-Cyr, il devient lieutenant, puis capitaine d’infanterie de marine. En 1865, il quitte l’armée pour l’administration coloniale.

En 1869, il est chargé d’une mission d’exploration au Laos avec Charles Mourin d’Arfeuille, lieutenant de vaisseau, afin de connaître les ressources de ce pays et d’étudier la navigabilité du Mékong et de ses affluents.

« Représentant de la France » à Hanoi

 

A cette même époque, la France tente d’accroître son influence dans la région. Déjà présente en Cochinchine, la France s’intéresse fortement aux terres d’Annam et du Tonkin.

En 1874, un premier traité est conclu entre la France et l’Annam et un semblant de protectorat est instauré avec l’installation d’une garnison française à Hanoi. A cette même date, Pierre-Paul Rheinart est nommé « Représentant de la France » à Hanoi.

A partir de 1875, il est nommé comme Chargé d’Affaires à Hué, ancienne capitale impériale de l’Annam. Il occupera ce poste à trois reprises, de 1875 à 1876, de 1879 à 1880 et de 1881 à 1883.

En 1883 et 1884, le premier et le second traité de Hué placent l’ensemble du territoire annamite sous protectorat français.

 

Bouddha, en bois laqué rouge et or, Annam, XIXe siècle.
Il est représenté debout sur une fleur de lotus.
Donné par Pierre-Paul Rheinart.

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L’Annam, un protectorat français

 

Désormais, le pays est scindé en deux territoires distincts, le protectorat d’Annam et le protectorat du Tonkin, placés chacun, sous l’autorité d’un Résident Général qui représente le gouvernement français.

Pierre-Paul Rheinart devient « Résident Général » à Hué de juin à octobre 1884, puis de 1888 à 1889.

Il est donc chargé de présider aux relations extérieures de l’Annam et d’assurer l’exercice régulier du protectorat. A ce titre, il demeure dans la citadelle impériale de Hué, avec une escorte militaire et avait droit d’audience privée et personnelle auprès du roi d’Annam.

Un trône annamite offert à la Ville

 

En 1889, Pierre-Paul Rheinart fait couronner l’empereur Thanh Thai et reçoit le titre de « Luong quôc quân vuong », soit l’équivalent de Grand Duc ou de Prince. Il revient en France la même année et fait don à la ville d’un trône annamite qui pourrait être un cadeau de l’empereur.

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Pierre-Paul Rheinart s’éteint à Paris en 1902.
Son fils publiera plus tard « Souvenirs de chasses du baron Rheinart des Essarts, premier Chargé d’Affaires à Hué ». Dans le chapitre intitulé, « Mon premier éléphant », il écrit :

« J’aimais beaucoup, étant écolier, la lecture des récits de voyage et surtout ceux des chasses aux grands animaux. J’avais surtout admiré certaines images représentant une bande d’éléphants, venus s’abreuver… Mon rêve était de voir un jour ce spectacle qui me semblait merveilleux. Ce goût d’aventures me détermina à entrer dans l’infanterie de marine, seule voie qui en rendit la satisfaction possible. Un an après, je fus désigné pour servir en Cochinchine, un pays à éléphants et je me tenais pour si bien assurer un jour mon désir de chasse, que j’accueillis cette désignation comme une chose attendue ».

Il écrit aussi : « Nous avons gardé et rapporté quelques-uns de ces crânes, d’autres furent donnés, c’était je dois le dire, un ornement plus original que joli ou artistique ». Ce court passage permet de mieux comprendre le don d’un crâne d’éléphant, qu’il fit à la ville.

En dépit du court moment où il résida à Domfront (de 1889 à 1891), ce personnage à la carrière incroyable laissa à la ville des objets magnifiques et peu communs.

Crâne d’éléphant d’Indochine.
Donné par Pierre-Paul Rheinart.

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